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Association des acteurs de la Responsabilité Sociétale

Les matériaux bio-sourcés pour façonner un avenir durable

Matériaux biosourcésNi les matières premières vierges, ni le recyclage ne suffiront à répondre à la demande industrielle mondiale, affirme Ramon Arratia, directeur du développement durable d’Interface pour la zone EMEAI.

Pour lui, une seule solution: les matériaux bio-sourcés.

Que ce soit pour fabriquer des bouteilles en plastique, faire fonctionner une machine ou construire une voiture, le secteur industriel consomme chaque jour une quantité incalculable de pétrole, alors même que les réserves en matériaux vierges sont limitées et seront à termes insuffisantes.

C’est un fait : même en recyclant 100 % des matériaux utilisés, nous serions dans l’impossibilité de subvenir aux besoins croissants de la population mondiale.

L’exemple du cuivre est probant : même en réunissant tout le cuivre déjà utilisé pour le recycler et en extrayant toutes les ressources du sol disponible actuellement, cela ne serait pas suffisant pour répondre à la demande…

L’ÉMERGENCE DE NOUVEAUX MODÈLES ALTERNATIFS

Il est donc essentiel de combattre la dépendance aux produits d’origine pétrolière, non seulement pour éviter une crise énergétique sans précédent (qui demanderait d’injecter près d’un milliard de milliards d’euros dans l’économie de l’UE*), mais aussi pour offrir un avenir plus positif et durable au secteur de l’industrie.

Si le recyclage en circuit fermé est l’une des solutions, la réduction de la consommation et la mise en place de systèmes collaboratifs représentent des axes clés à développer ! Les modèles proposés par Airbnb et autres Blablacar illustrent parfaitement ce nouveau mode de consommation solidaire et participative, favorisant l’emploi et le réemploi de biens existants.

LA RÉVOLUTION DU BIO-SOURCÉ

C’est en 1926 que Maurice Lemoigne, un chercheur français, trouve une alternative au pétrole : il découvre le polyhydroxybutyrate (PHB), le premier plastique bio-sourcé. Depuis, les matériaux bio-sourcés ont gagné du terrain et sont désormais reconnus.

De nombreux matériaux bio-sourcés trouvent leur origine dans des produits considérés comme des déchets.

Le soja et l’huile de coco peuvent être utilisés pour fabriquer des additifs, la laine est filée pour remplacer le nylon synthétique et certaines fibres et résines végétales sont transformées en verre.

La canne à sucre et les résidus de bois coupé peuvent être utilisés pour créer des sources d’énergie de biomasse, tandis que la résine issue des pommes de pins tombées de leur arbre, qui peut servir à fabriquer du caoutchouc, peut être recueillie sans perturber l’environnement.

Pour une production à l’échelle industrielle, il est impératif que les matériaux bio-sourcés résistent aussi bien que leurs équivalents issus de la pétrochimie et que leur impact environnemental soit étudié sur l’ensemble de leur cycle de vie. En effet, si l’exploitation ne s’avère pas responsable, la situation écologique pourrait empirer en imposant une pression complémentaire sur les terres, l’eau, les cultures alimentaires et le phosphate organique.

INVESTISSEMENT ET INNOVATION : DES PRÉ-REQUIS POUR LES LEADERS DE L’INDUSTRIE

De récents calculs de la Commission Européenne** concluent qu’une transition vers des matières premières bio-sourcées et des méthodes de transformation biologiques pourraient permettre d’économiser jusqu’à 2,5 milliards de tonnes de CO2 par an et cela dès 2030.

Pour autant, la fabrication de matériaux bio-sourcés n’est pas dénuée de challenges !

La clé est d’aborder les choses de manière globale. Cultiver des terres pour des produits uniquement consacrés aux matériaux bio-sourcés ne serait pas viable. Cela nécessiterait de grandes quantités d’eau et ferait concurrence aux cultures destinées à l’alimentation. Il suffit de regarder les effets désastreux de l’industrie de l’éthanol pour comprendre l’importance d’une approche systémique pour développer des solutions bio-sourcées.

Les investissements et ressources indispensables à l’utilisation de produits bio-sourcés ne sont pas négligeables : entre 2014 et 2024, la Commission européenne et le Bio-based Industries Consortium  injecteront 3,7 milliards d’euros dans l’économie européenne afin de développer le secteur émergent et prospère de la bio-économie.

DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX QUI DOIVENT ÊTRE AU CŒUR DU BUSINESS MODEL DE L’ENTREPRISE

Il existe de nombreux territoires inexploités en matière de produits bio-sourcés, ce qui donne lieu à de nouveaux challenges pour la recherche et le développement. Les entreprises pétrochimiques telles que DSM et Graphene Nanochem se sont converties à la bio-économie, en plaçant la durabilité au cœur de leur modèle d’entreprise. De nombreuses bio-entreprises telles que DSM sont cotées en bourse, ce qui constitue un indice clair de la confiance qu’accordent les investisseurs aux matériaux bio-sourcés.

L’investissement ne doit pas se cantonner à la recherche. Il doit également soutenir les infrastructures et les outils de production. Assurer la viabilité de matériaux biosourcés peut requérir le développement de nouveaux process industriels. Recycler ou réutiliser des matériaux adaptés aux produits biosourcés peut s’avérer très compliqué : de nombreux déchets sont difficiles à transformer. Les organisations doivent prendre part à l’ensemble du système pour faire du produit biosourcé une réalité.

UNE PENSÉE RADICALE POUR RELEVER TOUS LES CHALLENGES

Biome Bioplastics vient d’annoncer qu’elle investirait 3 millions de livres dans son programme de développement bio-sourcé pour produire des biocarburants à base de lignine. La lignine est un déchet que l’on trouve en abondance dans l’industrie du papier et, malgré sa transformation difficile, Biome Bioplastics s’engage à trouver un nouvel usage à ce matériau qui serait, sinon, jeté.

Les bénéfices certains et le besoin vital de s’éloigner des produits d’origine pétrolière peuvent permettre aux industriels de relever les différents challenges auxquels ils sont confrontés. La diversité et le potentiel des matériaux bio-sourcés pourraient faire disparaître le monopole des matières premières pétrochimiques – vierges et limitées – du secteur manufacturier. D’importantes étapes ont été franchies pour rendre les matériaux bio-sourcés viables économiquement, mais les leaders de l’industrie doivent continuer d’avancer et agir davantage : des recherches, des réflexions et des actions plus radicales sont nécessaires pour se libérer des contraintes imposées par les matériaux non-renouvelables et cultiver un avenir plus durable.

Retrouvez l’article original ICI

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Cette entrée a été publiée le 26 mars 2016 par dans Revue de Presse, et est taguée Environnement, Supply-Chain, Utilisation durable des ressources.

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