Les territoires isolés connaissent un sentiment de décrochage. Et les populations qui y vivent ont le sentiment que la transition numérique, cette mutation structurelle de l’ensemble de notre tissu productif, social et politique, est une menace.
Un rapport, issu d’un groupe de travail présidé par Elisabeth Bargès (Google France) et Thierry Pech (Terra Nova), fait le pari contraire.
Il formule sept propositions pour que la transition numérique dans les territoires isolés puisse répondre à un impératif de développement économique et à une ambition d’inclusion sociale et civique.
Less territoires isolés (communes où moins de 25 % des actifs travaillent dans une aire urbaine soit 10 % des communes françaises pour 1,2 million de personnes) connaissent un sentiment d’abandon et de décrochage. Les raisons en sont multiples :
Ce climat se traduit, dans les territoires les moins denses, par une multiplication des comportements électoraux de rupture et un ressentiment grandissant à l’égard des métropoles, de la mondialisation, de l’Europe et des mutations technologiques qui sont en train de redessiner nos façons de produire, de consommer, d’échanger…
Et les populations qui vivent dans ces territoires ont souvent l’impression d’être les oubliés de l’histoire : le monde qui change ne leur serait en rien bénéfique, il réduirait même pour eux l’horizon des possibles.
La transition numérique, qui représente une mutation structurelle de l’ensemble de notre tissu productif, social et politique, n’est pas une menace pour ces territoires.
Elle est déjà une réalité, une chance et permet le désenclavement des territoires isolés.
Les nouveaux usages et outils permettent d’envisager un développement économique différent, plus déconcentré, une qualité de services publics et de santé réellement égalitaires sur l’ensemble du territoire national et de facto un retour dans le monde rural de populations qui devaient jusqu’alors vivre et travailler dans les grands centres urbains.
La transition numérique participe au dynamisme du tissu productif de ces territoires.
Elle permet d’accompagner une transition agricole et, avec des moyens peu coûteux, d’optimiser la production, notamment sur plan environnemental.
Cependant, les entreprises de ces territoires, si elles veulent largement profiter de cette transition, notamment dans la modernisation de leur mode de distribution et dans l’élargissement de leur zone de chalandise, ont souvent besoin d’un accompagnement ou de formations.
La transition numérique contribue aussi à renforcer l’inclusion sociale.
La e-administration constitue une avancée dans la lutte contre les inégalités territoriales en matière d’accès au service public comme le démontre le recours à la déclaration fiscale en ligne dans les territoires isolés (30 % hors données anonymisées contre 38 % au niveau national).
Mais cet effort doit être accentué. Le déploiement de la télémédecine pourrait fournir une réponse à l’enjeu d’accessibilité des soins et du maintien à domicile des personnes âgées.
Toutefois, l’état actuel du droit et des remboursements en freinent le développement. De plus, il est possible de favoriser le retour de certains salariés dans les territoires isolés par le télétravail, même si le cadre légal du télétravail fait peser encore trop de contraintes sur les entreprises et les salariés désireux de s’y lancer.
Ce rapport formule sept propositions pour que la transition numérique dans les territoires isolés puisse répondre à un impératif de développement économique et à une ambition d’inclusion sociale et civique.
Retrouvez l’intégralité de l’article et du rapport ICI