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Association des acteurs de la Responsabilité Sociétale

« Un espace sûr et juste pour l’humanité »

À partir d’un doughnut, viennoiserie américaine, Kate Raworth explique le lien intrinsèque entre inégalités sociales et limites environnementales. Elle défend l’absolue nécessité de les considérer comme deux bornes indépassables de nos systèmes politiques et économiques.

Entretien : En 2012, vous avez publié une étude pour Oxfam intitulée « Un espace sûr et juste pour l’humanité : le concept du doughnut ». Drôle de choix que ce gâteau américain comme concept !

Kate Raworth – Le doughnut est une bonne représentation du défi majeur pour l’humanité au XXIe siècle. L’anneau intérieur délimite le plancher social du bien-être, reprenant les éléments essentiels, reconnus au niveau international, pour une vie digne et faite d’opportunités : une alimentation suffisante, la santé, l’éducation, le logement, l’énergie… tout en visant plus d’équité sociale et d’égalité hommes-femmes.

L’anneau extérieur est celui du « plafond environnemental », qui traduit la pression que l’humanité peut exercer sur les systèmes vitaux de la terre sans risquer de les mettre en péril, par exemple en provoquant, à des niveaux dangereux, le changement climatique, la perte de biodiversité et la destruction de la couche d’ozone.

C’est entre ces limites sociales et planétaires que se trouve un espace juste et sûr pour l’humanité pour assurer les besoins et les droits de tous dans les moyens de notre planète.

L’image du « doughnut » a germé quand j’ai découvert, en 2009, le schéma qui décrivait les « 9 limites de la planète » : j’ai perçu comment ce diagramme faisait franchir un pas important dans la réécriture de l’économie.

Il démontrait clairement que l’économie globale doit opérer à l’intérieur de limites qui bornent la pression qu’elle peut exercer sur des écosystèmes essentiels au maintien de la vie.

Vous avez pris 11 objectifs sociétaux et 9 limites planétaires pour former l’« espace sûr et juste pour l’humanité ». Pourquoi ces indicateurs ? Peut-on fixer des seuils absolus ?

Kate Raworth – Ce sont des scientifiques de premier plan qui estiment que 9 processus terrestres critiques permettent, ensemble, de maintenir de bonnes conditions de vie sur Terre – des conditions appréciées par l’humanité ces onze mille dernières années, à l’ère de l’Holocène. Bien sûr, ces limites ne sont pas absolues : nous pouvons les franchir – nous l’avons déjà fait – mais il existe des barrières de sécurité au-delà desquelles les risques de changements irréversibles du système terrestre sont significativement plus élevés.

Quant aux 11 dimensions du plancher social, j’ai examiné les contributions des États en vue de la conférence de l’Onu Rio+20, en 2012 : j’ai retenu chacune des priorités sociales soulignée par au moins la moitié des gouvernements du monde. Pas plus que les limites planétaires, le plancher social ne présente un seuil absolu, mais il identifie des niveaux de privation en-deçà desquels les gens ne peuvent survivre, ou certainement pas vivre dignement. En dessous d’un certain apport en calories, on souffre par exemple de sous-nutrition, à l’origine de retards de croissance chez les enfants et de maladies chroniques. Le manque d’eau potable et d’hygiène favorise des épidémies de choléra et de diarrhée qui tuent des millions de personnes chaque année.

Retrouvez l’intégralité de l’article ICI

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Cette entrée a été publiée le 22 mars 2017 par dans Témoignage, et est taguée Droits Humains.

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