Dans leur communication aux actionnaires, les grandes banques européennes mettent davantage l’accent sur leurs actions en matière de responsabilité sociale et environnementale.
L’attention portée à la satisfaction des employés est l’autre point saillant des rapports annuels 2016.
Il est des modes, dans les rapports annuels, comme dans les discours des Pdg. Le cabinet KPMG s’applique à traquer les tendances se dégageant de la communication financière des grandes banques européennes. Dans la onzième édition de cette étude dévoilée ce jeudi et intitulée « défi pour la transparence », le cabinet d’audit relève que le numérique est à la fois partout et moins présent que l’an dernier.
Il ressort que l’on parle moins de digitalisation cette année. La communication est davantage axée sur les sujets de responsabilité sociale et environnementale. Pour redorer leur image, les banques mettent en avant leurs actions en faveur d’un monde plus juste et d’une économie plus solidaire. Ceci dit, le sujet du numérique pourrait revenir l’an prochain : les banques ayant avancé, certaines ayant racheté des Fintech, il sera sans doute davantage question des réalisations concrètes en la matière dans les rapports annuels de 2017. Sophie Sotil-Forgues associée responsable du département Réglementaire bancaire chez KPMG
Des banques « actrices d’un monde plus solidaire »
La responsabilité sociale et environnementale (RSE) se distingue donc dans les documents de référence 2016. Le nombre de pages consacrées à ce thème a pris de l’ampleur, en particulier chez les banques françaises, Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale et BPCE, dont les rapports RSE font l’objet d’un audit par un organisme tiers indépendant.
Au passage, on notera que les rapports annuels ont connu une explosion du nombre de pages en cinq ans, en raison essentiellement du durcissement de la réglementation :
C’est d’ailleurs la Banque verte qui remporte la palme du rapport annuel le plus volumineux, avec 831 pages (dont 552 pages pour le groupe et 279 pages pour CASA l’entité cotée), quand Nordea a le plus mince (240 pages).
Finance verte et satisfaction des employés
Dans le prolongement de la COP21, elles communiquent aussi abondamment sur leur participation au marché des obligations vertes, les « green bonds », en tant qu’émettrices, arrangeurs ou investisseurs, et sur leurs engagements en faveur de la préservation de la planète.
Autre point saillant : la dimension sociétale concerne aussi d’autres parties prenantes, les salariés.
Presque toutes les banques, 15 sur 17, ont mesuré en 2016 la satisfaction et l’engagement de leurs employés, en menant des enquêtes anonymes et régulières……Elles cherchent à se rendre attractives dans la bataille des grands groupes pour les talents. C’est le cas notamment d’UBS qui écrit que ses salariés ont leur mot à dire dans la définition de sa culture d’entreprise. Ces évolutions sont des axes majeurs pour les banques car des liens forts sont avérés entre satisfactions employé et client, observe Sophie Sotil-Forgues.
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