Le développement du pro bono (mécénat de compétences d’entreprise) répond à des besoins de fond. Il est là pour durer, et ce pour quatre raisons : il répond à la demande exprimée par les salariés, à celle des entreprises, au désengagement de l’Etat et au besoin d’ancrage des politiques RSE dans le corps social. Et cependant, des questions clés restent en suspens à ce jour…
Le pro bono nous vient des Etats-Unis. Il représente une composante essentielle des politiques de CSR (corporate social responsibility, en français responsabilité sociétale des entreprises ou RSE) d’inspiration philanthropique. Il s’acclimate progressivement en Europe et en particulier en France, au sein d’une culture et d’une histoire de la RSE bien différente.
Pro bono : une tentative de définition
La signification latine du terme pro bono publico, « pour le bien public », ne suffit pas à le définir. En première analyse, il s’agit d’une forme de relation non marchande qui englobe le bénévolat de compétences et le mécénat de compétences.
C’est donc la troisième des formes de mécénat ou de bénévolat reconnues en France : financier, en nature ou de compétences. Plus précisément, le pro bono désigne l’engagement de volontaires qui mettent gratuitement une partie de leur temps et de leurs compétences professionnelles, sous forme de missions, au service de projets d’intérêt général (ou plus rarement de personnes dans le besoin).
Il prolonge donc une pratique plus ancienne en France, la mise à disposition des salariés : du temps offert sur le temps de travail pour un engagement associatif.
Pro bono : une affaire qui marche
Le pro bono se situe sur une pente ascendante. Certes, il souffre encore d’un déficit de notoriété : 19 % des Français savent définir le bénévolat de compétences, mais seulement 9 % le mécénat de compétences et 6 % l’engagement pro bono (d’après le Baromètre du Pro Bono ; Sondage Ifop pour Pro Bono Lab, août 2016, réalisé sur un échantillon de 1501 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus). Mais il bénéficie de deux atouts majeurs :
Le dynamisme du pro bono s’exprime sur fond de progression régulière du bénévolat associatif, pratiqué en France par 13,2 millions de personnes en 2016, soit un taux d’engagement de 25 %, en progression régulière (23 % en 2010, 24 % en 2013 ; chiffres extraits de L’évolution de l’engagement bénévole associatif, en France, de 2010 à 2016 ; Etude France Bénévolat, d’après le sondage IFOP, mars 2016).
Le pro bono est présenté par certains comme une nouvelle mode managériale et n’est en rien l’une de ces tocades qui rejoindra bientôt le cimetière des pratiques de gestion en désuétude. Il répond à des besoins de fond et s’ancrera durablement dans les politiques de RSE et de GRH des entreprises, et ce pour quatre raisons :
Quelques questions clés sont laissées en suspens…
Le développement du pro bono apparaît comme une réponse positive et utile, dès lors qu’il s’intègre à la politique de RSE et de GRH. Pourtant, il pose aussi des questions dont je constate qu’elles sont trop souvent esquivées. En voici quelques exemples :
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