Il est encore difficile de quantifier par une sacro-sainte équation l’impact de la RSE sur la rentabilité d’une entreprise, comme l’explique Jérôme Barthélemy, professeur à l’ESSEC et auteur d’un article remarqué dans Le Monde.
Une chose est sûre, la RSE ne dégraderait pas les performances financières. Mais à trop se focaliser sur la rentabilité, on risque fort de passer à côté de ce que signifie le mouvement RSE.
Car la RSE n’a pas pour objectif la rentabilité, mais l’amélioration continue et volontaire des interactions de l’entreprise avec ses parties prenantes. Elle illustre une remise en question profonde du mode de gouvernance traditionnelle de l’entreprise. La preuve par l’exemple.
La fin d’une époque
Face aux phénomènes de dérégulation, aux scandales liés à la finance et à la crise, l’environnement économique semble avoir pris un nouveau tournant. Il s’agit de réparer les excès qui ont causé de nombreux dégâts par le passé et de réinventer voire de réenchanter le monde de l’entreprise.
En effet, les consommateurs réclament aujourd’hui toujours plus de transparence et d’éthique et poussent également les entreprises à prendre plus de responsabilités au sein de la société. Il s’agit d’assumer un rôle positif dans leur écosystème, qu’il s’agisse des interactions sociales ou du développement durable.
Dans ce nouveau contexte, la RSE propose une voie de réconciliation entre conduite des affaires et utilité sociale, quitte à déroger à certaines idées reçues du « tout rentable » ou du « tout profit ». Cette démarche en faveur du sens retrouvé et de valeurs partagées trouve un écho dans de nombreux domaines d’activité, comme dans celui de la santé où les initiatives RSE se multiplient.
Initier un cercle vertueux
En effet, les entreprises pionnières en matière de RSE témoignent de concert d’une amélioration suite à la mise en place d’une politique RSE. Reste à ne pas se focaliser sur la seule performance financière. Car au-delà de la dimension comptable, la RSE prend surtout en compte des facteurs extra-financiers.
Un nouveau concept, le capital humain, est aujourd’hui sur toutes les lèvres : bien-être au travail, épanouissement personnel et professionnel, motivation sont au cœur des stratégies RSE.
L’idée est également de prendre en compte le facteur environnemental et d’instaurer des logiques de développement durable tant pour l’entreprise que pour la planète. Il est par contre bien souvent nécessaire d’impulser cette démarche au plus haut niveau de la hiérarchie, jusqu’à irriguer l’ensemble des services et déjouer les pièges du greenwashing.
Il ne s’agit pas de poser un vernis « social », « éthique » ou « développement durable » mais bien d’adopter de nouveaux réflexes pérennes.
Vers un nouveau capitalisme ?
En effet, les entreprises sont toujours plus nombreuses à adopter une politique RSE. Selon une étude, « 47% des entreprises françaises ont un système de management de la RSE considéré comme performant et exemplaire », ce qui positionne la France parmi les pays les plus performants en matière de RSE. Et la RSE n’a pas terminé son chemin. De nombreuses entreprises restent encore à conquérir mais, la dynamique semble bien enclenchée. En outre, la RSE a fait des émules qui n’hésitent plus à se saisir de ses valeurs pour fonder leur business model.
De stratégie « parallèle », la RSE devient pour certains dirigeants leur moteur entrepreneurial.
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